
Il a la taille d’une grande assiette. Vert-bleu tirant sur le gris, comme certaines vieilles statues dont le bronze s’est oxydé. Et vieux, on peut dire qu’il l’est, ce » disque céleste » qu’on peut admirer actuellement au Drents Museum, situé dans la petite ville d’Assen, entourée de landes et de forêts. Le disque céleste de Nebra date de l’âge de bronze, précisément. On estime communément qu’il a dû être fabriqué aux alentours de 1800 avant notre ère. Il y a quelque 3000 ans… Deux cents ans après sa fabrication, le disque a été mis en terre, en guise de sacrifice aux dieux. Et c’est à notre époque qu’on découvre que nos ancêtres avait des notions d’astronomie remarquablement précis.

Finalement, au bout de quelque trente siècles, en 1999 précisément, le disque a littéralement refait surface, à Nebra, dans le Land allemand de Saxe-Anhalt. Il à été retrouvé par deux hommes à la recherche d’objets de la Seconde guerre mondiale. Ils ont essayé de le vendre. La police en a eu vent, et le disque céleste a abouti au musée de Halle, en Saxe-Anhalt, d’où, on le comprend, il ne bouge que fort rarement.

Tout vieux que soit le disque céleste, l’or dont il est incrusté brille de toute sa splendeur. On peut donc le constater au Drents Museum – consacré, comme celui de Halle, à la préhistoire – qui a fini par avoir droit à un prêt. Si bien que, si vous vous trouvez aux Pays-Bas autour de ce 15 août, vous avez de la chance (le disque restera à Assen jusqu’au 18 septembre).

Le décor nous transpose dans un paysage nocturne, tel qu’il aurait pu être à l’âge de bronze. On voit une ferme, reconstruite en miniature d’après des vestiges retrouvés. Et les vitrines montrent des objets datant de la même époque : des ustensiles par exemple, des colliers, et d’autres ornements.

L’audiotour (en néerlandais ou en anglais), censé être prononcé par une jeune fille contemporaine du disque, nous emmène depuis sa ferme jusqu’au disque céleste, dont elle explique l’usage : c’est une sorte de calendrier, qui sert notamment à déterminer les fêtes religieuses. Ce n’étaient pas des fêtes pour tout le monde, nous explique-t-on : on y faisait des sacrifices humains, et on sacrifiait surtout des enfants, des jeunes filles ou des femmes…. Tout de même, la jeune personne que nous écoutons y va… Mais cette fois-ci, on ne sacrifiera que le disque lui-même.


Et tant que vous êtes au musée, descendez donc à l’autre exposition qui s’y tient et laissez-vous enchanter, passez « sous le charme de l’Ararat » (« In de ban van de Ararat », jusqu’au 30 octobre 2022). Vous y verrez nombre de trésors archéologiques provenant pour la plupart du musée archéologique d’Erevan, souvent ornés d’animaux. Comme si toute l’Arche de Noé passait sous vos yeux… (Ci-contre : Écrin à reliques au bois de l’Arche de Noé, 19e s., S, Siège de l’Eglise apostolique Etchmiadzin.)
Drents Museum, Brink 3, Assen. http://qr-nebra-1.drentsmuseum.nl ; moins de 10 minutes à pied depuis la gare (suivre jusqu’au bout la Stationsstraat juste en face de la gare, puis tourner à gauche et tout de suite à droite).


