Monet autrement

L’affiche, telle qu’on la voit de loin, sur l’ancienne usine à gaz

Wuppertal, vous connaissez? Le nom de la ville est assez pittoresque, « Vallée de la Wupper », du nom de la rivière qui la traverse avant de se jeter dans le Rhin. Au-dessus de la rivière, la Schwebebahn, le monorail suspendu qui, lui aussi, traverse la ville d’un bout à l’autre, une curiosité intéressante quoique bruyante – que la très grande majorité des touristes ne peut s’empêcher de photographier ou filmer.

Le monorail suspendu

De la verdure partout autour sur les flancs de montagne qui environnent la ville. Mais, sur les bords du cours d’eau, surtout des usines (dont Bayer), ou des immeubles assez tristounets qui rappellent les barres des banlieues nord de Paris ou de Marseille. N’empêche : parmi les passagers qui prennent la Schwebebahn jusqu’au terminus de Oberbarmen, bon nombre sont équipés pour une bonne randonnée. Ici, mine de rien, on se rapproche de la nature environnante.

Mais avant (ou au lieu) de prendre le chemin de la montagne, bifurquez à droite, même si à priori ce n’est pas très engageant, puisque vous semblez vous diriger vers un magasin de bricolage, le Bauhaus, en traversant le pont piétonnier qui enjambe les chemins de fer. Un peu plus loin, à gauche, s’élève l’ancienne usine à gaz de la ville, la Gaskessel. En haut de cet édifice, une grande affiche portant l’inscription « MONET, rebelle et génie », surmonté du portrait de l’artiste. Et si vous avez de très bons yeux, vous pourrez apercevoir des gens sur le toit.

Voilà votre destination. C’est là que se trouve le Visiodrom qui héberge l’exposition et la projection consacrées au peintre célèbre. L’entrée se trouve un peu plus loin, dans une petite rue transversale qui ne paie pas de mine, mais qu’importe.

À l’intérieur, en haut d’un escalier, une modeste (mais intéressante) exposition sur l’ancienne usine à gaz. Au rez-de-chaussée, un grand couloir tournant, dont les murs racontent la vie et l’œuvre de Claude Monet (1840-1926), ainsi que la naissance de l’impressionnisme.

Outre les peintures de Monet, ill y en a aussi quelques-unes de ses contemporains. Ci-contre: Le « groupe des Batignolles », dont Claude Monet et Émile Zola faisaient partie, par Henri Fantin-Latour.

Je dois dire que, quoique les œuvres montrées ne soient que des reproductions (bonnes, il est vrai), cette exposition est très bien faite. Elle explique les changements de la société, de la ville, des techniques… Un calendrier et des textes clairs (en allemand, il est vrai), un choix judicieux des oeuvres montrées et, pour finir, tout un pan de mur occupé par une reproduction grandeur nature des fameuses nymphéas. Impressionnant !

Quelques-unes des nombreuses oeuvres de Monet composant le spectacle

Ainsi préparés, vous prendrez l’ascenseur vers le 2e étage, où vous attend un spectacle son et lumière. C’est un peu psychédélique, je vous préviens. Les images qui se succèdent tout autour de vous dans cet espace arrondi, ont les œuvres de Monet pour origine, mais ces œuvres se décomposent et se recomposent en se succédant, comme si elles se transformaient, tantôt en bande dessinée, tantôt en peinture abstraite. Le tout sur fond de musique fin XIXe – début XXe siècle. À la vérité, la musique me plaisait le moins, je trouvais qu’elle faisait trop pot-pourri et qu’elle était trop dominante. Pourquoi ne pas avoir pris une seule oeuvre, un ballet par exemple, ou un opéra, voire une opérette (comme « Les contes d’Hoffmann » de Jacques Offenbach) – un peu comme Fantasia (1940) de Disney repose sur « L’apprenti sorcier » de Paul Dukas ? Bon, ça, c’est un goût personnel.

Dans l’ensemble, cela m’a plu. Comme manifestement le spectacle plaisait aux nombreux autres visiteurs, dont une partie n’avait sans doute jamais mis les pieds dans un musée. Mais même pour qui connaît (ou croit connaître) Claude Monet, du fait qu’on voit beaucoup de détails des oeuvres, il s’opère comme un rapprochement avec le peintre. Ce n’est pas pour rien que l’on parle d’« immersion ».

Si vous habitez l’Est de la France, la Belgique, ou bien le Luxembourg, c’est à deux pas, comme du Limbourg néerlandais. Et, outre cette « expérience » Monet (et la vue de la ville et des environs que vous avez du toit de cet édifice), il y a, dans cette banlieue de Düsseldorf un très beau musée en plein centre de la ville, le Von der Heydt Museum, dont je vous parlerai ailleurs. Plus un  » Parc de Sculptures « , plus un  » Zoo vert « … sans compter les musées (K20 et K21) de la  » grande sœur  » Düsseldorf…

Visiodrom : ouvert du jeudi au dimanche 11 – 19 h, jusqu’à fin 2022 (sauf prolongement). Billets : adultes : €13, enfants : 6-13 ans €7, enfants de moins de 6 ans : gratuits. Adresse : Mohrenstrasse 3, 42289 Wuppertal. www. visiodrom.de

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