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Impressionnisme – Surréalisme – Imagine! –Folon – Ensor – Rodin
Il arrive qu’on soit trop absorbé par la (fin de) vie des autres pour pouvoir penser à autre chose ; et il nous arrive aussi d’être abattus nous-mêmes par la maladie. Paf! La hache tombe, et toute activité s’arrête, qu’on le veuille ou non. Heureusement, Pâques est la fête de la résurrection et petit petit, la vie reprend…
Pour cette raison, vous trouverez aujourd’hui une compilation d’expositions, en attendant des articles plus détaillés.
Mais avant de commencer cette compilation, je voudrais rendre hommage à une géante de la littérature, qui vient de nous quitter : Maryse Condé (1934-2024).
Son « Ségou » a été pour moi une révélation.
« Sa perte est immense », écrit Le Monde, et je ne puis que le confirmer. Heureusement, il nous reste ses livres, à lire et à relire…
Quant aux expositions, il y a surtout deux endroits qui s’imposent en ce moment : Bruxelles et Paris. Bruxelles avec (au Bozar et ailleurs) le centenaire du surréalisme belge ( Magritte, bien sûr, mais aussi bien d’autres), Paris (Musée d’Orsay) avec la naissance de l’impressionnisme, il y a 150 ans.
D’abord, Bruxelles. Préparez-vous, il y a de quoi y passer plusieurs jours… Deux expositions sur le surréalisme, deux sur le peintre belge James Ensor – on commémore aussi – doublement, donc – le soixante-quinxième anniversaire de la mort d’Ensor (1860-1949). L’année Ensor a commencé à Ostende, là où il est né et où il a passé la plus grande partie de sa vie, et se terminera en apothéose à Anvers.
Et à côté de cela – ou y compris, comme vous voulez – il y a Folon. Le doux, le tendre, le merveilleux Jean-Michel Folon (1934-2005), admirateur de René Magritte, quelque peu surréaliste lui-même. Une petite exposition – « La fabrique poétique » – au musée Magritte, et un parcours dans la ville – sans compter, bien sûr, sa propre fondation, un peu en dehors de Bruxelles.
rodin
Mais ce n’est pas tout.
Une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Bruxelles, le musée des beaux -arts de Mons (CAP) consacre depuis le 13 avril une très grande exposition à Rodin, avec en bonus des oeuvres contemporaines de la grande sculptrice belge Berlinde de Bruyckere.
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IMPRESSIONNISME
Quant au 150e anniversaire de la naissance de l’impressionnisme, en dehors de la grande expo (et de l’expérience immersive) au Musée d’Orsay, il y aura des manifestations un peu partout en France, d’Ajaccio à Amiens, que dis-je, de La Réunion à Roubaix, en passant, bien sûr, par Rouen et la Normandie, où l’on fêtera ce cent-cinquantenaire avec un festival qui durera tout l’été: normandie-impressionniste.fr
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Surréalisme
C’est au Bozar, au sommet du Mont des Arts à Bruxelles, que s’est ouvert une grande, une immense exposition sur le surréalisme en Belgique, « Histoire de ne pas rire », d’après le titre d’un opuscule écrit par le « pape » belge du surréalisme, Paul Nougé. C’est une exposition, disons, totale. Tout, tout, tout ce que vous auriez jamais voulu savoir sur le surréalisme, vous l’y trouverez. Tous les grands noms – Magritte, Dali, Ernst, Delvaux, De Chirico, pour ne citer que ceux-là – y sont représentés, en abondance. Et, heureusement, pas mal de « petits noms » aussi, ce qui permet de faire des découvertes – comme les quelques femmes faisant partie du mouvement surréaliste, notamment Jane Graverol et Rachel Baes, et qui valent d’être beaucoup, beaucoup plus connues!
Ci-contre : René Magritte, Le bain de cristal, 1946. Coll. privée, et « Histoire de ne pas rire », de Paul Nougé.
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Imagine…!
Bref, « Histoire de ne pas rire » est une exposition incontournable pour qui s’intéresse tant soit peu au surréalisme, présenté surtout d’une perspective belge. Prenez votre temps pour la voir, ou mieux, allez-y plus d’une fois. Ou bien, commencez, en guise de mise en appétit par une autre exposition, au Musée Magritte, faisant partie des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, « Imagine! 100 Years of International Surrealism ». Elle est plus petite, plus « internationale » et plus facile à « digérer » que celle d’en face, au Bozar. Cette dernière est chronologique, tandis que « Imagine ! », aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, est thématique (p. ex. Nuit, Forêt, Paysages mentaux, Rêve et cauchemar, Cosmos). En outre, elle semble légèrement plus généreuse à accorder le label « surréaliste » aux artistes et aux œuvres d’art. On y trouve par exemple des noms inattendus, dont ceux de Jackson Pollock, de Barnett Newman ou de Joan Miró. Et… des noms de femmes, beaucoup de femmes même, relativement : outre Jeanne Graverol, on y trouve, entre autres, Dorothea Tanning, Leonor Fini, Marion Adnams, Meret Oppenheim, Valentine Dobrée, Valentine Hugo et Dora Maar (mais oui). Cette exposition, « Imagine! » (jusqu’au 21-07-2025), faite en collaboration avec le Centre Pompidou, ira ensuite à Paris (04-09-2024 – 06-01-2025, puis elle entreprendra un périple international, via l’Espagne (Fundación Mapfré Madrid, 04-02-2025 – 11-05-2025) et l’Allemagne (Hamburger Kunsthalle, 12-06-2025 – 12-10-2025), jusqu’aux Etats-Unis (Philadelphia Museum of Art, automne 2025-printemps 2026).
Dorothea Tanning, A Very Happy Picture 
Salvador Dalí, Construction molle aux haricots bouillis (Prémonition de la guerre d’Espagne). 1936, Phil. Museum of Art 
Richard Oelze 
Marion Adnams, Une bougie de compréhension dans ton coeur (1964) 
Vue de salle Imagine! Au milieu, Paul Delvaux, Pygmalion, 1940. 
Victor Brauner, Loup-table 
René Magritte 
Jackson Pollock 
Max Ernst 
René Magritte 
Joan Miró 
Victor Brauner, Loup-table 
Vue de salle 
René Magritte, Je ne vois pas la femme…
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Magritte – Folon
Sortant d’« Imagine! », montez d’un étage. Et trouvez-vous dans un monde semblable et différent à la fois, le monde de Folon et de Magritte, « La fabrique poétique ». Personnellement, j’aime beaucoup la douceur, la rêverie émanant des dessins et tableaux de Jean-Michel Folon (1934-2005). Certains semblent inspirés d’œuvres de Magritte, ou du moins de leur thématique ou leur esprit. L’idée de les présenter côte à côte était bonne. Mais personnellement, j’ai trouvé que la violence picturale de Magritte écrasait un peu la douce subtilité de Folon – dont les œuvres me paraissaient aussi bien moins nombreuses. Heureusement, le livre publié à cette occasion est très beau. Et il reste – outre la Fondation Folon, un peu en dehors de Bruxelles, outre de jolies petites expositions à la Maison Autrique (Schaerbek) et la Maison Olivetti – le parcours piétonnier , qui nous mène, à travers la ville, de sculpture en sculpture, l’été durant. Du Folon partout dans et autour de Bruxelles, quelle joie.
Ci-contre: l’affiche et la couverture du livre de « La fabrique poétique »
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James ensor
Né à Ostende en 1860, c’est dans cette ville que le peintre a passé le plus clair de son temps. C’est là aussi qu’il est mort en 1949, il y a 75 ans. Mais ses années de formation, il les a passées à Bruxelles, et il a toujours gardé des liens étroits avec la capitale belge, où il avait de très proches amis, où il faisait imprimer ses gravures, et où il a exposé ses oeuvres – notamment dans les locaux des « XX », le groupe d’artistes dont Anna
Boch faisait aussi partie. La Bibliothèque Royale ou KBR, sise au sommet du Mont des Arts, partiellement dans le palais de Charles de Lorraine, a acquis certaines de ses oeuvres gravées dès 1892, et elle a ensuite continué à étendre sa collection Ensor. Une exposition de ces oeuvres, en cette année de commémoration, s’imposait. Et c’est devenu une exposition qui convient tout à fait à cet environnement élégant. Pas mal de dessins, des gravures aussi, mais également des toiles, dont certaines parmi les premières d’Ensor, montrant un talent précoce – même si en tant qu’élève de l’Académie, Ensor n’excellait pas à copier des sculptures greco-romaines, au grand dam de ses maîtres… On voit bien son évolution, de l’impressionnisme et du réalisme jusqu’à sa prédilection pour les clowns et les masques, inspirée par les objets vendus par sa mère dans sa boutique d’Ostende. Ces oeuvres-là , d’un humour grinçant, s’apparentent à certains « comics » que nous connaissons bien aujourd’hui.
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En face, au Bozar de nouveau, vous trouverez également une petite exposition Ensor. Vous pourrez y faire un petit tour en sortant de la grande expo surréaliste, s’il vous reste de l’énergie ; mais les organisateurs devaient se contenter un peu de ce qu’il restait, après l’exposition de la KBR, et celle du KMSKA (Musée des Beaux-Arts d’Anvers) qui se prépare. Ce que celle de Bozar a d’original et d’intéressant, c’est des photos et des films. En face, au Bozar de nouveau, vous trouverez également une petite exposition Ensor. Vous pourrez y faire un petit tour en sortant de la grande expo surréaliste, s’il vous reste de l’énergie ; mais les organisateurs devaient se contenter un peu de ce qu’il restait, après l’exposition de la KBR, et celle du KMSKA (Musée des Beaux-Arts d’Anvers) qui se prépare (28-09-24 – 19-01-25). Ce que celle de Bozar a d’original et d’intéressant, c’est des photos et des films.
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Voilà. J’aurais voulu vous parler encore davantage des impressionnistes (je le ferai au mois de mai), et aussi d’autres expositions, à La Haye (Max Beckmann), à Amsterdam (Frans Hals), et de tant d’autres, mais ce sera pour une autre fois, un autre blog. Vous aurez déjà de quoi faire !
Plus d’images dans la section anglaise
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English summary
Resurrection… or from Brussels to Paris and on
Sometimes, life isn’t very helpful. Sometimes, it grabs you at your throat (or your lungs, more precisely), and throws you down. And it takes quite a while to get up again. And during all that time, no blog. Sorry! But I’m back. To make up for all that lost time, a compilation of several exhibitions. And there’s still (a lot) more to come…
Impressionism – Surrealism – Ensor – Folon – Rodin
But first of all, I want to commemorate a big, a huge writer, who didn’t get up (though she lived up to 90 years) : Maryse Condé (1934-2024).
Her « Segu » » », to name only one of her many works, was a revelation for me.
I’m grateful for all her books we can still read and reread. And I’m not the only one. Here’s what The Guardian wrote about her.
As to the exhibitions, Brussels and Paris are the places to be these days. First of all Brussels with (in the Bozar museum and elsewhere) the centenary of the surrealism in Belgium, and elsewhere (Magritte, of course, but also many others, among whom several women, Jane Graverol, Dorothy Tanning, Rachel Baes, and others). In Paris the Musée d’Orsay the place to go to, with a big exhibiton about the birth of the impressionism, 150 years ago.
impressionism
surrealism
First of all, Brussels. Beware… If you want to see it all, you’d better stay at least a couple of days. At least. There are two exhibitions on surrealism, one huge, wonderful and absolutely complete (« Histoire de pas rire« , at the Bozar museum), one of more « human » dimensions (across the street in the Magritte Museum, « Imagine…! »).
Shown here: Marian Adnam, A Candle of Understanding in Thine Heart, 1964 (from the exhibiton « Imagine…! »)
james ensor
There are also two exhibitions about the belgian painter James Ensor (in the Royal Library KBR, very nice, gives a good idea of his art, and a small one in Bozar – and yes, his father was British). The reason: it is also the seventy-fifth anniversary of Ensor‘s death (1860-1949). The Ensor year started in Ostende, where he was born and lived most of his life (but he studied art in Brussels, and always went back there to see some of his closest friends) and it will end (28 Sept 24 till 19 Jan 25) in Antwerp, where the KMSKA has the biggest collection of Ensor paintings. It’s all worth seeing!
James Ensor, Belgium in the Nineteenth Century 
James Ensor, The Entry of Christ into Brussels 
James Ensor, Devils Thrashing Angels and Archangels – 1888 
James Ensor, Peculiar Insects – 1888 
James Ensor, Lamplighter, 1880 
James Ensor, Les Masques Singuliers, 1892 
James Ensor, My Skeletized Portrait – 1889 
James Ensor, Two skeletons fighting about a herring
FOLON
And then there is Folon. Personally, I love his work. It is at once funny and sad (sometimes), full of understatements and yet implying a lot (sometimes). Jean-Michel Folon (1934-2005) was a great admirere of René Magritte, and somewhat surrealist himself. There are several smallish exhibitions, one at the Magritte Museum, « La fabrique poétique » , or « the poetry plant » , and a Sculptures Walk, all through Brussels – plus, of course, his own fundation, somewhat outside Brussels. The whole programme is called A Journey in Brussels, and you will find it here.
RODIN
Last but not least: some 50 kms south-east of Brussels, in Mons, a big Rodin exhibition opened on 13 April, « in dialogue » with works by the Belgian sculptress Berlinde de Bruyckere. More about this later…
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