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PAN 2023 a fermé ses portes, la poussière est tombée. Temps de tirer quelques conclusions, ou du moins de noter quelques tendances. Longeant les stands, j’étais frappée par le nombre d’oeuvres qu’on pourrait appeler « minimalistes » . Peut-être j’ai tardé à remarquer un phénomène qui durait déjà depuis un moment, peut-être aussi l’art dit « zéro » a toujours été présent, comme me l’a fait remarquer une galériste. Et elle s’y connaît, c’est le spécialisme de sa Borzo Gallery, tout comme celle de sa « galerie soeur », The Mayor Gallery, avec qui elle partage toujours un stand au PAN. Cette année, elles présentent surtout des Japonais, Taadaki Kuwayama et Rakuko Naito en particulier. Personnellement, je trouve ces monochrome assez fascinants. Monotones ? Que nenni ! Regardez-y de plus près…
(Ci-contre : Rakuko Naito (Tokyo, 1837), RN2436-3 1/2-18, papier japonais sur carton.)
Il y a d’autres galeries spécialisées dans l’art minimaliste, comme Ramakers et, d’une certaine manière, Wonderwood. Mais ce qui me paraît (relativement) nouveau, c’est que dans des galeries à dominante figurative on retrouve des également des Schoonhoven, Henderikse, Oldenhof, et d’autres artistes du groupe dit « Zéro ».
Et voilà ce qui m’amène à un autre trait qui m’a frappée : le côté disparate – ou, disons, éclectique – de pas mal de galeries. J’avais déjà mentionné Mieke Zilverberg, qui combine les antiquités égyptiennes ou gréco-romaines et la photographie contemporaine. Booij Fine Arts combine la poterie de Picasso avec le verre de Gallé ou de Daum. Et que dire de la peinture contemporaine au milieu de sculptures byzantines (De Backker Art) ? Ou des tapisseries (notamment de Claudy Jongstra, un nom à retenir) au milieu de photos (Galerie Fontana) ? Ce ne sont que quelques exemples, je pourrais en citer beaucoup d’autres. (Et ceci n’est nullement un jugement de valeur, juste une constatation.)
Ci-contre : le stand de De Backer
Autre tendance : la photo réaliste mise en scène. J’en ai déjà parlé il y a quelques mois, à propos d’une exposition au Rijksmuseum d’Amsterdam, intitulée justement « Nouveaux réalismes » ( « New Realisms »). À la PAN, j’ai retrouvé plusieurs artistes présents dans cette exposition: Michael Wolf, par exemple, ou Ruud van Empel (Fontana).
Lars van den Brink (Contour Gallery) est un autre exemple intéressant de cette tendance (confession : Lars est mon voisin, et j’admire son travail). En même temps, il fait partie aussi de ceux qui « citent » en quelque sorte une oeuvre ou un artiste anciens. Les photos-tableaux de Lars van den Brink me rappellent irrésistiblement l’oeuvre de Caspar David Friedrich (1774 -1840). D’autres photographies se réfèrent plutôt à Vermeer, à Rembrandt, à Ruisdael…
Ci-contre : « Torri de Vajolet », de Lars van den Brink, à Contour
Et pour finir, je suis frappée, d’une part, par le nombre d’oeuvres surréalistes contemporaines, qu’il s’agisse de photos , de peinture, de sculpture même.
Et d’autre part, je suis heureuse de constater que le nombre d’artistes femmes semble continuer d’augmenter.
(Ci-contre: Hans Withoos, Oysterqueen at the Oysterfield ; galerie Zerp ; et ci-dessous, une peinture de Nola Hatterman at galerie Ligthart.)
Pour vraiment finir, une sélection d’oeuvres d’art et d’objets qui m’ont plu à PAN, tout simplement. Et au cas où vous le remarqueriez – oui, j’ai comme une prédilection pour les objets 1900-1920, et quant aux oeuvres d’art, oui, je suis quelque peu éclectique… et je me réjouis déjà à la perspective de la prochaine grande foire internationale de l’art: TEFAF (9-14 mars 2024 à Maastricht).
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English summary
Tendancies of the Art Market
PAN 2023, Amsterdam’s annual art fair, has closed its doors, time to draw some conclusions, or at least to signal a few tendancies. First, there is a lot of « Art zero » – maybe it’s me who notices it for the first time, but there you are. There are those galleries that specialise in this art, that took its origin in the 1950s an 60s. Among those are the Borzo Gallery and The Mayor Gallery (as usual, united at PAN in one room, shown here with works by Taadaki Kuwayama et Rakuko Naito), Ramakers or Wonderwood, for instance. But I noticed that many galleries specialising more in figurative art also sold some works by these « minimal » artists, like Schoonhoven or Henderikse.
Then it struck me that quite a few galleries are rather, let’s say eclectic. To name only a few : De Backker sells art from both byzantine and contemporary artists, Finch & Co presents ancient as well as modern Asian art (pictured next). Modern photography is mixed with tapestries at Fontana, with Egyptian and Roman antiquities at Mieke Zilverberg.
Pictured here : (left) 19th-century Japanese vase ;in the background: 19th-century Japanese screen, and (right) modern Asian art.
Another tendancy : surrealism. I’m not referring to Salvador Dali or Max Ernst, but to contemporary artists, among whom quite a few (but not exclusively) photographers (Hans Withoos, Henk & Paula Kerstens, Lars van den Brink, or Laurence Aëgerter referring to Ruisdael’s View of Haarlem, pictured next), who often combine this surrealism – curious as it may sound – with a new form of « realism »: the photography is entirely staged by the photographer but seems « real ». « Surreal realism », so to speak. More than once, these art works refer to the past, either by « quoting » an artist from a bygone century, or just by its subject or style.
Pictured below: Stella Maris, by Ravage (Clemens Ramakers & Arnold van Geuns, gallery Pygmalion). Again, I must declare an interest: they are friends…
Down here you’ll find some very personal choices, and you’ll notice I’m as eclectic as some of the stands at PAN. I’m already looking forward to the next big international art fair: TEFAF, to be held in Maastricht from 9 to 14 March 2024 (7 and 8 March on invitation only).
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Très intéressant 🩷💕
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Merci, Christine!
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