
Quinze oliveraies. Quinze toiles, faites en l’espace de six mois, entre juin et novembre 1889. Comme il l’avait fait avec les vergers en fleurs, les champs de blé ou les tournesols, Vincent van Gogh (18 s’acharnait en faisant des séries. S’améliorer. Faire mieux, toujours mieux, produire un tableau encore plus réussi que le précédent. Voilà à quoi il s’attachait durant son séjour (1888-1890) en Provence, et plus particulièrement durant le temps (mai 1889 – mai 1890) à l’asile de Saint-Rémy.

Cette exposition est unique: pour la toute première fois, ces quinze tableaux sont réunis dans un seul lieu.
Certaines de ces toiles (comme celle ci-dessus) ne sont même jamais sortis du musée qui les possède, d’autres font ou faisaient partie d’une collection privée, et n’ont que rarement été montrées au public.

En même temps, la préparation de l’exposition, par la commissaire Nienke Bakker, conservatrice du Musée Van Gogh d’Amsterdam, de concert avec sa collègue Nicole R. Myers du Dallas Museum of Art (où cette exposition a eu lieu plus tôt), a permis l’étude très détaillée de ces oeuvres et de leur facture. Ainsi, elles onr pu établir ce qui a été peint sur le motif, et ce qui a été modifié apres, quelles étaient les couleurs utilisées, dans quel ordre le peintre les a appliquées et comment elles ont résisté au temps. Des tas de détails techniques, réunis dans un ouvrage scientifique (en anglais), mais également rendus visibles, intelligibles et intéressants dans la présente exposition pour le spectateur non initié.


Mais les conservatrices ont aussi comparé les tableaux à ce que l’artiste disait rechercher exactement. Ses buts, ses aspirations, il les a souvent décrits clairement dans les nombreuses lettres qu’il écrivait, notamment à son frère Theo, le marchand d’art, qui soutenait Vincent de toutes les manières possibles.

Pour Vincent, la peinture avait une fonction qu’on pourrait appeler thérapeutique, voire rédemptrice. L’art allégeait son existence, c’était pour lui le moyen par lequel il espérait pouvoir sortir de ses états psychotiques, se débarrasser de ses » démons « . A certains moments, cela marchait en effet, mais malheureusement pas toujours. Il y a aussi eu des périodes où il allait si mal qu’il ne pouvait plus peindre du tout.

N’empêche que ces années en Provence ont été fort productives, même la période passée à l’asile de Saint-Rémy. Rien que cette série d’oliveraies en est un témoignage éclatant.

Jusqu’au 12 juin 2022 Van Gogh Museum, 6 Museumplein, Amsterdam. Ouvert lundi – jeudi 9h à 17h, vendredi 10h – 21 h, samedi- dimanche 10h – 18 h. http://www.vangoghmuseum.nl.
Tickets : à réserver en ligne uniquement. €19 pp, gratuit jusqu’à 18 ans (et avec le passe dit » Museumkaart « ).