
J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de Mark Brusse (1937). Sculpteur, peintre, plasticien, bref, artiste multiforme, passionné et passionnant; parisien depuis plus d’un demi-siècle, mais en même temps ‘citoyen du monde’, ayant réside et travaillé sur cinq continents : de New York au Japon, de Berlin jusqu’en Ecuador, du Bénin jusqu’au Nord de l’Europe… On peut admirer ses œuvres dans des espaces publics un peu partout comme dans les plus grands musées.

Mais comme nul n’est prophète dans son pays, Mark Brusse est relativement peu connu dans son pays d’origine, les Pays-Bas. Malgré une belle rétrospective en 2019 au musée Het Valkhof, dans la ville où il a grandi, Nimègue.

Mark Brusse au Musée Het Valkhof : « Sometimes I wonder » (2019)
Une autre exposition, tout aussi belle mais encore plus grande, à l’autre bout du pays, à La Haye. Dans un musée dont le nom – « Sculptures en bord de mer« , tout un programme – décrit parfaitement la situation. Le musée « Beelden aan Zee » est situé dans un ancien bunker bordant la plage de La Haye. Une cour au milieu, qui sert également de lieu d’exposition, permet de voir le ciel, un bout de dune…
L’une des salles de l’exposition donne directement sur la mer. C’est encore plus fascinant de voir ces sculptures avec en arrière-plan les vagues, les nuages, des navires parfois…

Manque de bol, à peine l’exposition ouverte, patatras! Confinement… et aux Pays-Bas, cela veut dire: musées fermés… Avec un peu de chance, ce beau musée rouvrira à la mi-janvier. Et de toutes façons, je vais vous montrer ici pas mal d’images. Certes, elles ne se substituent pas à la vue des œuvres véritables, en trois dimensions et disposées selon les vœux de leur auteur. Mais bon, faute de merle, on se contente de grive…





Les premières années, il n’a pas un rond, et de ce fait, il travaille surtout le bois, le métal : c’était ce qu’il trouvait, dans les décharges, sur les chantiers de démolition, voire dans la rue. Il chine partout, ramasse tout, des plumes, un vieux nounours, des chaussons de danseuse. Il l’a toujours fait. Gamin, à Nimègue, ville romaine, il rôdait autour des vieux couvent médiévaux – où il a même déniché un crâne, qui l’a accompagné pendant des décennies avant de trouver une place dans une oeuvre…

Dans les années 1980, quand il s’est retrouvé à l’hôpital, c’est le tissu, le blanc qui l’inspirent . Et quelques années plus tard encore, c’est le cœur – ses formes, ses battements – qui commence à le fasciner.


Lors de ses séjours à l’étranger, Mark Brusse se laisse inspirer par le pays où il réside, utilisant un matériau local. A Berlin il a travaillé avec John Cage, traduisant ses concerts en visuel – ce qui a donné naissance à la série des sabliers. En Corée, son atelier jouxtait une forgerie – et du coup il a appris à travailler le bronze.




A 84 ans, Mark Brusse travaille toujours, se renouvelle constamment. Il fait, certes, des pièces plus petites qu’autrefois, moins lourdes. Plus complexes aussi, peut-être. Souvent avec un clin d’œil. Un titre qui fait sourire, ou qui intrigue. Mark Brusse est un créateur né. Oserais-je l’écrire avec un grand C? Allez. Un Créateur.
Shapes of silence. Museum Beelden aan Zee, Harteveltstraat 1
2586 EL Den Haag
T: +31 (0)70-358 58 57
E-mail: info@beeldenaanzee.nl
Temporairement fermé. En temps normal: du mardi au dimanche de 10h à 17h. Tramway 9 (arrêt Kurhaus, puis 5 minutes à pied), bus 22 (arrêt Scheveningseslag/Beelden aan Zee, puis 2 minutes à pied). Adultes (sans réduction) €16,-.
Dans ce documentaire (fait par Annemarie van Dongen) , Mark Brusse est dan son « habitat’ habituel, Paris. Il s’exprime en néerlandais, mais vous pouvez toujours le voir.
[…] grandes expositions tenues récemment aux Pays-Bas, a Nimègue, où il a passé son enfance, et à La Haye, au beau musée de sculpture en bord de mer. Il a plusieurs fois changé de technique, de […]
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[…] when he had one in that beautiful sculpture museum in The Hague, next to the beach (« Beelden aan Zee« }. The present exhibition in the prestigious Vallois gallery in Paris may be modest in […]
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