Traductruus

Truus Boot, 1946-2008En souvenir de Truus Boot, 16 mai 1946 – 13 septembre 2008

Truus Boot, 1946-2008Trois mois déjà, que cela passe vite, trois mois…

J’ai en tête la mélodie de l’Affiche rouge, la musique de Léo Ferré, le poème d’Aragon… Par ailleurs, la mort de mon amie Truus n’a rien à voir avec celle de Manouchian. Et elle ne laisse pas de Mélinée – même si elle laisse, en un sens, une grande quantité d’enfants: tous ces livres qu’elle a traduits , tous produits d’amour en un sens, son grand amour de la langue et de la littérature françaises.

Trois mois déjà…

Dire qu’elle nous manque est une litote. Finies, ces allusions à ces chansons, à ces poèmes, à cette culture que nous considérions nôtres. Ferré, Brel, Brassens, Barbara – et aussi Verlaine, Ronsard, et encore Fauré, Mozart, Bach, Reger… Finies, les discussions sur des détails linguistiques – qu’il s’agisse d’un mot, d’un tour de phrase dans un roman à traduire, ou bien d’un morceau entrant dans le répertoire de notre chorale . Incomplets, désormais, les réseaux dont Truus faisait partie – réseaux de traducteurs et de traductrices , bien entendu, mais aussi réseaux d’ami(e)s. Inutile de préciser que les deux se superposent la plupart du temps.

Beaucoup a été dit sur ses qualités de traductrice, mais – si important qu’ait été la traduction pour Truus – sa vie ne se résumait pas à cela. Elle chantait aussi et bien que elle tendait à minimiser sa qualité en tant qu’alto, elle jouait un rôle très important dans la chorale Magna Voce . Elle s’intéressait à l’architecture et, cela aussi, elle le faisait en groupe. Car Truus était avant tout un être social. Si social qu’on – moi, en tout cas – avait parfois tendance à considérer sa présence comme allant de soi. Elle était là, un point c’est tout. Elle était là surtout quand on avait besoin d’elle.

Quelques jours seulement avant sa mort – avant sa maladie fulgurante – elle était venue me porter une gamelle de soupe. Car c’est moi qui étais (un peu) malade ce jour-là. Et Truus venait à l’aide – c’était tout naturel, pour elle et souvent aussi pour les autres. Ce qui ne la rendait pas angélique pour autant. « Je n’ai pas bon caractère », disait-elle parfois avec son petit sourire en coin – et vlan! elle vous sortait une vanne qui n’était pas piquée des hannetons. Et qui en général me faisait bien rire – car en humour, elle s’y connaissait aussi. Elle n’était pas toujours tendre non plus pour « ses » auteurs. A force de traduire quelqu’un, on le fréquente de très près. De trop près, parfois. Mais malgré cela, elle conservait une grande tendresse pour certains. Daniel Pennac était de ceux-là. Sylvie Germain aussi, je crois. Emmanuel Bove très certainement.

Sa mort était-elle évitable? Certains le disent. Quant à moi, je n’en suis pas trop convaincue – de toutes façons, cela ne changerait rien.  Qu’on l’accepte ou non, Truus n’est plus parmi nous. Il faudra vivre avec son souvenir.

Alors, vers une « manifestation du souvenir », par exemple le 16 mai, jour de son anniversaire, à la Maison Descartes ? Nous sommes quelques-uns à le souhaiter. J’attends vos opinions, vos suggestions…

Ce qu’ont dit les autres:
Rita Gircour, Eef Gratama. Mirjam de Veth (en néerlandais)
Jeanne Holierhoek (en néerlandais)
David et Anne Boot (doc) (en français)
article de Peter Brusse (de Volkskrant, en néerlandais, pdf)

Album de photos 

Un commentaire

  1. Dankjewel voor het mailen van dit prachtige artikel. Ik heb het gevoel dat ik Truus Boot nu beter ken. Ik had haar immers maar één keer ontmoet op jouw verjaardag.
    Ik snap hoe je haar mist en vind haar literaire smaak geweldig. Ben toevallig momenteel ‘Mémoires d’un homme singulier’ van Emmanuel Bove aan het lezen . . .

    Ik hoop dat de « manifestation du souvenir » door gaat op haar verjaardag. Dat zou mooi zijn.

    Al is dit niet echt een duidelijke opinion en suggestion. Toch wilde ik even reageren op jouw verhaal.

    Tot ziens,
    Hanneke

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