Elle avance d’un pas hésitant, valise à la main. Un dernier regard vers l’appartement qu’elle habita avec ses parents et sa sœur depuis qu’ils ont fui l’Allemagne. De nouveau, il faut tout quitter, se cacher, Dieu sait pour combien de temps. La suite de l’histoire d’Anne Frank, on la connaît, grâce à son journal.
La maison où la famille Frank se cachait jusqu’à ce qu’elle soit trahie et déportée est devenue un musée plus, un symbole. Mais l’appartement où la petite Anne vivait en liberté, dans ce quartier d’Amsterdam où tant d’autres s’étaient réfugiés, pour être rattrapés quelques années plus tard par les nazis, les persécutions et les déportations – cet endroit-là ne reçut jamais aucune attention particulière, pas même une plaque.
L’omission vient d’être réparée. Soixante-trois ans, jour pour jour, après le départ involontaire des Frank, au bout d’interminables discussions et tergiversations, et grâce à l’obstination d’un libraire local, le square Merwede a son monument : une belle sculpture d’Anne Frank, de la main de la sculptrice Jet Schepp, au moment du départ vers la cachette, munie de sa valise et d’autant de vêtements qu’elle pouvait porter les uns par-dessus les autres, jetant un dernier regard en arrière. La cérémonie fut sobre. Peu de discours – une amie, témoin de l’époque ; deux jeunes, l’un musulman, l’autre juif, lisant chacun l’histoire de l’autre ; le bourgmestre de la ville insistant tous sur le danger de toute discrimination, quel que soit le groupe visé et d’où qu’elle vienne. Un public attentif. ‘Enfin, les déportés du quartier ont leur monument’, disait une femme, elle-même victime du nazisme. Le quartier l’a célébré, en dansant aux sons d’un orchestre klezmer. Quant à l’appartement de la famille Frank, il est devenu ‘Maison des écrivains’, un refuge pour écrivains et journalistes persécutés dans leur pays.
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http://www.jimminkboek.nl
http://www.zuidelijkewandelweg.nl/
[…] les victimes du nazisme. Mais au lieu de déposer une rose et de m’incliner devant la petite statue d’Anne Frank, comme les autres années, j’étais au fond de mon lit en cuvant un covid-19, sans doute […]
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[…] tous les habitants de mon quartier, je me sens un lien particulier avec Anne Frank et sa famille : ils habitaient ici avant d’être obligés de se cacher pour échapper aux […]
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