Réflexions de fin d´année – et un peu de culture quand même

pieten1Oui, je me suis tue pendant un bon moment.

Je me suis tue parce que pendant des semaines d’affilée, ‘tout le monde’ aux Pays-Bas était préoccupé par des débats vifs, concernant tantôt la tradition du ‘Pierrot noir’, valet (fictif) de Saint-Nicolas (personnage tout aussi fictif, bien sûr, tantôt autour des réfugiés bien concrets et bien vivants qui, bien entendu affluent ici comme ailleurs. Et parfois on liait les deux… Je vous en avais déjà parlé (voir mon blog « Turbulences » ), mais depuis, le débat n’a fait que s’envenimer. Le tout tournant autour du racisme, de la xénophobie, de l’esclavage, de notre passé colonial non reconnu et non absous, que sais-je encore – et de part et d’autre et travers les médias sociaux ces débats étaient (ou sont) d’une virulence extraordinaire. J’en étais malade.

Comment une figure mythique peut-elle échauffer les esprits à ce point-là ? A tel point que bien des villes, qui comme tous les ans mettaient en scène « l’arrivée » de Saint-Nicolas vers la mi-novembre (oui, il « arrive » en bateau…), n’osaient plus faire accompagner le pauvre évêque protecteur d’enfants de son traditionnel valet noir… qui d’ailleurs (selon ses adversaires) ne devrait plus avoir le statut de valet de toutes manières: quel racisme, quelle référence à l’esclavage… Alors on a vu des « Pierrots » de toutes les couleurs – et des deux sexes, pour autant que cette distinction-là ne soit pas encore taboue…

Bien sûr, les opposants au Pierrot noir n’ont pas entièrement tort, c’est évident. J’y reviendrai. Peut-être. L’année prochaine, ou quand le débat s’envenimera de nouveau (en général, la question du Pierrot noir est laissée au repos quand la Saint-Nicolas, le 6 décembre, est passée… mais cela ne semble pas tout à fait être le cas cette fois-ci). Dans la foulée, un groupe de jeunes femmes qui se disent (et se sentent, apparemment) « noires », ont enchaîné dans les médias sociaux, avec une violence (verbale) assez étonnante – mais qui n’est pas sans rappeler la vigueur du débat féministe ou gauchiste des années soixante-dix…

Et c’est là-dessus que le Rijksmuseum a annoncé le bannissement de tous les mots « coloniaux », comme « nègre » par exemple – même s’ils faisaient partie de la description initiale. Pour un petit groupe de militants – et surtout militantes – antiracistes, cela ne va pas encore assez loin : il faudrait bannir jusqu’à toute référence à la couleur de la peau. Ce fut de l’eau au moulin des humoristes : « Et la mention du sexe ? Discrimination également ! Et la mention des lieux ? Danger ! Ainsi, ‘Femme noire dans la rue’ devrait s’intituler : ‘Personnage dans un lieu’. »

« Refugees welcome »

Et puis, il y a eu les réfugiés. Les migrants, comme certains disent. Je serai brève. La discussion, dans ce petit pays, ne varie pas beaucoup de celle en France ou ailleurs. Ce qui est horripilant, c’est quand certains ne se limitent pas à discuter, mais deviennent violents. Et ce qui est désolant, c’est que nos gouvernants sont loin d’avoir la calme détermination et l’humanisme d’une Angela Merkel… Oui, bien sûr, ils se disent prêts à accueillir les « vrais » réfugiés, mais sobrement et à petite doses… Et quand même, à côté de cette animosité ou cette froideur, il y a aussi bon nombre de bénévoles qui eux, s’occupent de l’accueil des réfugiés. J’en ai vu, pas plus tard que samedi dernier, à la Gare Centrale d’Amsterdam, où ces bénévoles les attendaient au train de Bruxelles (comme à tous les trains internationaux, je suppose), bien reconnaissables à leur gilets phosphorescents oranges et à leurs pancartes : « Refugees welcome » et parfois « interprète » !

De tout dela, j’aurais voulu (et dû) en parler bien avant, mais là-dessus, il y a eu ces horribles, innommables attentats de Paris, ce vendredi 13 novembre qu’on n’oubliera jamais, encore moins peut-être que ce 7 janvier de la même année. Devant de tels événements (sur lesquels je me suis amplement exprimée sur Facebook), il a semblé incongru de parler d’autre chose, d’invoquer sur ce blog les belles expositions qui, elles aussi, se sont ouvertes dans ce pays et dans cette ville. Je ne pouvais que garder le silence.

Mais la vie continue et il ne sert à rien de l’ignorer. Alors, pour l´instant, je me contenterai ici d’invoquer brièvement un certain nombre d’expositions, à Amsterdam et ailleurs. (Lire la suite page suivante)

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