Joyeux anniversaire, Amsterdam !

Le musée H’art fête les 750 ans de la ville d’Amsterdam
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Joyeux anniversaire, Amsterdam !

La Place du Dam, avec le Palais Royal au fond, et l’Église Neuve (à droite), photographié par le peintre George Hendrik Breitner dans les années 1890. La statue n’existe plus. Le tramway à chevaux non plus, de toute évidence…

Un barrage dans l’Amstel…
Amsterdam – or rather : Amestelledamme, dam in (the river) Am(e)stel – as it must have looked in the 13th century

Le 27 octobre 2025 est donc considéré comme date de naissance d’Amsterdam, qui de ce fait aura 750 ans à cette date. Un tel anniversaire se fête en grande pompe, et c’est pourquoi on le fera pendant une année entière, depuis le 27 octobre 2024, quand la bourgmestre d’Amsterdam, Femke Halsema, a donné le coup d’envoi. Et une des premières manifestations festives est une grande exposition au musée H’art (anciennement Hermitage Amsterdam). Des oeuvres de 75 artistes – photographes, peintres, sculpteurs, poètes – liés à la ville de différentes façons montrent des aspects très variés de cette ville qui fut nommée capitale par un roi (le premier « Roi de Hollande », Louis, frère de Napoléon Bonaparte) et qui pourtant a la réputation de se tourner contre ses souverains plus souvant qu’à son tour ; cette ville séduisante et rebelle, aristocrate et pute, tolérante et hautaine, belle, élégante mais par endroits sale, puante, riche ici et pauvre ailleurs…

La grande salle de l’exposition est divisée en compartiments par trois grandes croix de Saint-André, qui -surmontées de deux lions et de la couronne impériale de Maximilien, premier empereur du Saint-Empire – font partie des armoiries de la ville. Il y a plusieurs légendes concernant ces croix. La plus courante les interprète comme les symboles de trois plaies qui ont frappé la ville : des inondations, des incendies et la peste. On retrouve cette symbolique dans les couleurs de la ville : le rouge pour le feu, le blanc pour l’eau, et le noir pour la peste.

Ci-contre : la Vierge d’Amsterdam avec les armoiries de la ville, y compris les croix de Saint-André

Ville rebelle

Amsterdam – comme Paris – a connu maintes périodes de rébellion contre l’ordre établi. Depuis les années 1960, ce sont surtout les étudiants qui (se) manifestent, mais il y a eu aussi des révoltes, voire des émeutes, dans les quartiers ouvriers, et, bien sûr, des révoltes ouvrières – avec grèves, manifestations plus ou moins violentes… comme lors du couronnement de la reine Béatrix, lorsque tout un quartier – menacé par le construction de la première ligne de métro – était à feu et à sang, avec comme mot d’ordre « pas de logements, pas de couronnement » .

Ci-contre : le « Petit chéri » , gamin d’Amsterdam, petite sculpture (1959, de Gabriel Kneulman, 1915-1008) autour de laquelle les « Provos » organisaient leurs « happenings » dans les années 1960. La version de l’exposition est une miniature, le véritable « gamin » (déjà pas bien grand) se trouve place « Spui ».

À propos de rébellion, il y a toujours eu de l’eau dans le gaz entre Amsterdam et la famille royale, les Orange – bien que ça ait l’air d’aller plutôt mieux ces dernier temps. Mais déjà au XVIe siècle, quand – sous l’égide de Guillaume d’Orange, le premier de la lignée – une grande partie du pays partait en guerre contre le suzerain, Philippe II d’Espagne, Amsterdam traînait les pieds, comme elle a tardé à se convertir au protestantisme. Enfin, les édiles locaux – commerçants dans l’âme – ont fini par retourner leur veste dès qu’ils ont vu qu’ils avaient intérêt à le faire.,.

Mais Amsterdam-la-rebelle se manifeste surtout par son rejet des lois, des règles qui lui sont imposées. Ses habitants vivent comme ils l’entendent – et si ce mode de vie comprend drogues, travestissement, alcool, excès de toutes sortes, squats, ou bien une expression artistique qui se fout des règles – eh bien, soit.

Si bien que cette exposition ne se contente pas de montrer la beauté de la ville, mais aussi les putes, les drag queens, les fumeurs de joints – il y a même un tableau mettant en scène l’acte sexuel tout court. Il y a des peintures qui expriment surtout la rage de créer, qui sont presque l’expression pure de la rébellion.

Ci-contre : Erwin Olaf, Un travesti au cours d’un festival homo au théâtre Le Melkweg, 1983. Collection Archives municipales (Stadsarchief) d’Amsterdam © Erwin Olaf.

On s’y laisse prendre ou pas – et si on n’aime pas cet aspect-là, tant pis, laissez cette partie de côté, il y en a pour tous les goûts (et de toutes façons la scénographie est belle). Bien sûr, on pourrait dire que c’est un peu un ramassis d’oeuvres faites dans la ville, mais ne la représentant pas forcément. Qu’importe, allez-y quand même, c’est une bonne façon de faire connaissance avec la ville.

Informations pratiques

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English summary

Practical information

Happy Birthday, Amsterdam !

Dutch capital is (almost) 750 years old.
Banner for Amsterdam’s 750th anniversary

Thanks to Floris’ privilege, Amestelledamme prospered, to become in the 17th century – the Golden Age for some – one of the richest cities in the (Western) world – thanks, in part, to colonialism and slave trade, but that is another story. The harbour grew and grew, and so did the ‘crown’ of canals that formed a semicercle facing this big harbour, and that housed the richest people in town. It also was, already in those days, a multicultural city. And it still is.

Shown here : Floris’s certificate and seal.

Amsterdam’s ‘City Virgin’, resting her hands on (parts of) the armouries of the city ; left, the three Saint-Andreas crosses, supposedly symbolising the three plagues that struck Amsterdam, fires, inundations, and the Black Death, symbolised also by the colours red, white and black. The lion, on the right side, is normally shown as part of a couple of lions holding up a large crown – donated to the city by emperor Maximilian.

Celebrations

And now, the city – still relatively prosperous, although the activities changed and the harbour became much less important than it was – celebrates its 750th birthday. Oh yes, we started a year early, why not? This whole year, up to 27 October 2025 will be a year of celebration.

The festivities have started with an exhibition in H’art Museum (formerly Hermitage Amsterdam), consisting of works by 75 artists (sculptors, painters, photographers, performers) residing or having resided in Amsterdam. Together, they show many different faces of this old town, fiercely independent, rebellious, proud, having its own way. Sex, drugs and rock ‘n’ roll, yes, of course, they are all there – in paintings like those by Jan Cremer, Karel Appel or Aat Veldhoen, in Erwin Olaf’s photographs, but there is also quiet beauty in works by Jacob Olie, George Hendrik Breitner or Willem Witsen – to name only those. And there are other symbols of this city, made capital by a foreign king – the first the Dutch ever had, Louis Bonaparte, eventually deposed by Big Brother Napoleon, because Louis took his role too seriously…

But I am wandering away from my subject, this exhibition in H’art Museum. Some critics said this show, too, is wandering around in all directions. Maybe it is – but who cares? Let’s wander around this show as well, admiring here, feeling perhaps a bit shocked there – but still peeping surreptitiously at some sex or drag scenes… All this is Amsterdam for you, fiercely independent, as I said before. Here’s to you, old girl!

Practical information

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