pan 2025 – quoi de neuf ?
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Est-ce que c’est moi, ou est-ce qu’il y a vraiment plus d’antiquités orientales à PAN, la foire d’art annuelle d’Amsterdam ? Toujours est-il que j’en ai vu beaucoup, et qu’il y a beaucoup d’objets que j’ai admirés.
Ci-contre: Cheval en faïence, au vernis Sancai ; Dynastie Tang (618-907). Vu chez Paul Ruitenbeek (stand 133)
Peut-être mon regard était-il plus attiré vers ces objets-là, peut-être étais-je lassée un peu des photos mises en scène et très sophistiquées ; des peintures fin XIXe siècle, des tableaux d’Israëls et de Breitner, si belles soient-elles ; de l’art « zéro », toujours un peu froid ; et des objets art nouveau dont les créateurs, autrefois de second rang, ont remplacé les Très Grands devenus quasi-introuvables.
Oh, j’en ai quand même encore vu, des belles peintures du XIXe siècle (et avant), et j’ai été touchée par elles comme je l’ai été par des photos mises en scène, des objets art nouveau ou art déco. Mais disons que, d’une année à l’autre, j’ai vu que pas mal de maisons présentaient des oeuvres d’art que j’avais déjà vues une, deux, plusieurs fois… L’art ne se vend pas comme des petits pains.
Ci-contre : George Hendrik Breitner, Jeune fille en kimono rouge (un des tableaux d’une série de 14 « kimonos », vendu par Mark Smit à un particulier).
Encore que les ventes, du moins au tout début de cette foire version 2025, aient plutôt été bonnes, semble-t-il. Tant mieux. On va voir ce que cela donnera d’ici la fin de la semaine. Les acheteurs sont-ils toujours frileux, comme à la foire Frieze de Londres? Ou bien sont-ils plus enclins à ouvrir leur bourse? J’y reviendrai.
Ci-contre : Jan Schoonhoven, Geprägte Strukturen, 1972 (Borzo) ; vendu dès le 1er jour de PAN.
Tout d’abord, voici ce qui m’a frappée, et ce qui m’a plu. C’est d’abord, en effet, un carnaval des animaux. Tenez, il y a ce couple d’oies en terre cuite (Chine, dynastie Han – Blue Art, Blue Elephant) ou (à la même galerie) ce cochon attendrissant, au regard en coin, de la même époque. Des chevaux, il y en a par mal aussi, à part celui déjà mentionné – dont ce cheval au pas quelque peu hésitant, en terre cuite (Chine, Dynastie Tang, 618-907). Quant aux oiseaux il y en a en abondance. Les orientaux semblent avoir une préférence pour les aigrettes, les cormorans ou encore les martins-pêcheurs. Il faut dire qu’ils sont bien élégants ! Les artistes européens, de leur côté, semblent bien aimer les chouettes. Comme celle, par exemple, d’Albert Bouquillon, dont le regard attrape le nôtre… Et puis, n’oublions pas les chats ! Il y a ceux, bien connus, de Steinlen, bien entendu, mais que dire, par exemple, de ce trio qui nous regarde fixement, l’air de dire : alors, cette pâtée, elle vient ?!
Martin-pêcheur (détail), par Nagakawa Yuhihiko (Hotei) 
Les bonshommes-animaux d’Erik Buijs (Huub Hannen galerie), dont certains étaient exposés à Art Zuid 
Jeroen Henneman, Bocal à poissons (Wonderwood) 
_Jacques Nam, Les Trois Chats ; Laque japonaise, 1925-1930 (Antes) 
Cartier, Broche Panthère (onyx, diamants, émeraudes); 1re moitié 20e s. (Epoque) 
Kitahara Sanka (1895-1972), Chouette, bronze (Hotei) 
Plat Arita avec faisan avec Kibako (Vanderven) 
Cheval marchant au pas, Vanderven 
Cochon, Terre cuite, Dynastie Han (206 av JC – 220 après JC).(Blue Art)
Et à part les animaux? Je vous donne mes coups de coeur, en vrac. Les tapis de Claudy Jongstra, faits avec la laine locale, me plaisent toujours. Non seulement il sont beaux, ils invitent aussi à être touchés (galerie Fontana). Puis, un artiste que je ne connaissais pas, Pim Palsgraaf (galerie NL= US). Il travaille avec du bois récupéré, et fait des structures, plus ou moins grandes – qu’on pourrait appeler aussi des tableaux tridimensionaux – et qui, curieusement, me rappelaient les gravures d’Escher, par leur côté trompe-l’oeil comme par la multitude de perspectives qu’elles offrent. Selon qu’on se déplace à droite ou à gauche, qu’on se penche ou qu’on se redresse, on voit une structure différente. C’est assez fascinant.
Quoi d’autre ? Pour rester dans l’art contemporain, mentionnons d’abord quelques sculptures qui m’ont plu. J’ai déjà montré les bonshommes/animaux d’Erik Buijs, que je connaissais pour les avoir vus à Art Zuid. Ludiques et… oui, bonhommes à la fois, ces sculptures – parfois incorporées à des sièges – invitent à l’interaction, à l’attouchement même.
`Ce n’est pas le cas de « No Return » d’Ilse Oebler, oeuvre exposée également à Art Zuid. Ce n’est pas une sculpture gaie, plutôt triste. On saisit tout de suite de quel « retour impossible » il s’agit. Mais c’est cette force d’expression qui, justement, est admirable.
La galerie Borzo est spécialisé dans l’art zéro ou minimaliste ; beau, mais austère, et très cérébral. Mais Paul et Jory van Rosmalen, les galéristes, tiennent toujours à présenter aussi des oeuvres dans un style très différent. Ainsi, cette année, ils mettent Herman de Vries (1931) à l’honneur, ainsi que ses oeuvres « végétales », qui n’ont rien de cérébral ; les plantes utilisées ont beau être séchées, le tableau fait tout ce qu’il y a de « vivant ».
Autre « poulain » de l’écurie Borzo : Charlotte Caspers, qui à part artiste peintre est aussi restauratrice d’art ancien, et spécialiste de pigments. Cela se réflète dans ses tableaux, qui peuvent paraître monochromes, mais qui souvent consistent en une accumulation de couches de couleurs. Ainsi, comme chez Mark Rothko, se créent des nuances aussi subtiles que multiples.Ci-contre : Charlotte Caspers au travail.
Qu’ai-je vu d’autre ? Tant de choses… Voici juste quelques coups de coeur. Un petit Marquet, tout petit, un dessin – mais quel dessin! Quelques traits et voici une femme qui danse, vue de dos, en plein mouvement. Admirable.
De la danse encore, ou en tout cas du mouvement : « Everyone on earth 5 », gravure sur bois d’Aoki Tetsuo (né en 1940); voici une foule qui bouge dans tous les sens, comme des danseurs dirigés par un choréographe…
Et puis, il y a ce petit garçon attendrissant, peint par le Néerlandais Jurriaan van Streek (1632-. Il souffle dans une vessie de porc, pour en faire un ballon. Il porte un bonnet soublé de fourrure – qui contraste avec ses bras nus – et il a l’air tout à sa tâche, sans attention pour qui le regarde ou l’entoure.
Et pour le reste… allez voir vous-mêmes (et commencez par jeter un oeil sur la partie anglaise ci-dessous). Il y en a pour tous les goûts – dans tous les styles. Vous avez jusqu’à la fin de la semaine.
Informations pratiques
PAN 2025 -Foire d’art et d’antiquités d’Amsterdam, Amsterdam RAI, Hall 8, Europaplein, 1078 GZ Amsterdam, tickets (adultes) € 30,- (€29 en ligne, moins de 16 ans : gratuit. Tlj 11.00 – 18 h, jusqu’au 9 novembre 2025.
Plus d’images dans la section anglaise
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English summary
A Carnival of Animals
PAN 2025 – What’s new?
The very first time I visited an art fair, I felt like a child in a sweetshop. So many great names, Israëls, Breitner, Corot, Picasso, Miró, Hockney – you name them, even Rembrandt or Brueghel. And they didn’t keep their distance, like they do in a museum. You could touch them, if you wished – and dared ; you could buy them… if you could…
Johannes Cornelisz. Verspronck, (1600/03-1662), Portrait of a Boy Holding a Glove (1634), sold the very first day of PAN 2025 (Argento Gallery).
Many art fairs later, I am looking for something new. So many art works have been there for quite a while, one fair after another – art doesn’t sell like sweets – and the same great names are there, time and time again. Some of these art works have become so familiar, they are like old friends – like this Rachel Ruysch I saw again at Bijl – Van Urk. I am fond of this early work of hers, like I am of Isaac Israëls’ portraits or Breitner’s street scenes. But I can’t tell you about the same artists time and time again – and to be honest, I want to be surprised, I want to learn new names.
Somehow, my attention was drawn, more than other years, toward oriental art works and antiquities. Their shapes and colours, often so simple and pure, their symbolism – lotus flowers, stylized birds – egrets, for instance – or other animals… Now that I mention it, I saw a lot of animals, also in European art – owls, cats, a fox here and there, and dogs, of course.
The curious animals made by Carolein Smit(Fontana) 
A Japanese Fish, painted on silk (Hotei) 
Erik Buijs’s dogs/little men (Huub Hannen) 
A Very Precious Frog, by Cartier (Epoque) 
Simple, yet so pretty, this blue and white dish with Lotus design (Paul Ruitenbeek). 
Barn Owl, by Peter Vos (after Jan Mankes) (Heejsteck). 
Reposo, by Kenne Grégoire (Mokum). Note the cat…_Reposo__
Otherwise, I didn’t really see a tendency, this time, rather a continuation. Lots of photographs, most of them carefully staged, often a tad too sophisticated to my taste. Lots of minor old masters, some of them stiff family portraits, others quite endearing. As this fair is held in Amsterdam, there are of course many Dutch artists, also contemporary ones. Quite a few were there, like Klaas Gubbels (91! and still active…) among his iconic « coffee pots » – or Charlotte Caspers (Borzo Gallery), whose monochromes are not so monochromatic at second sight. I will give you here just a few examples of what struck me as interesting, or just beautiful, pleasant, or endearing. And please do take a look also at the French section above.
More images in French section
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Practical information
PAN 2025 -Art and Antiquities fair, Amsterdam RAI, Hall 8, Europaplein, 1078 GZ Amsterdam, tickets (adults) € 30,- (€29 online, under 16 years: free. Daily 11.00 am – 6.00 pm, until Sunday 9 novembre 2025.
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Dank Jacqueline voor je aandacht!
Met vriendelijke groet | Kind regards, Jory van Rosmalen-de Koning
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