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Elle vous attend dès le début de l’exposition. Une grande fille dégingandée, en maillot de bain. Mais cette jeune ado n’a l’air ni prête à sauter dans l’eau, ni pressée de prendre un bain de soleil. En fait, le regard détourné, mal à l’aise, elle a plutôt l’air de se demander ce qu’elle fait là. On l’aurait cru vivante, humaine… s’il n’y avait eu sa taille…
Photo ci-contre : Ron Mueck, Ghost, 1998, Coll. Tate.
Photo: Antoine van Kaam
cinéma
Né en 1958 à Melbourne, Ron Mueck faisait des poupées, comme ses parents, d’origine allemande, qui d’ailleurs ont quitté l’Australie pour l’Angleterre quand Ron était encore petit. Lui, il s’est mis à fabriquer des poupées pour le cinéma. Il a travaillé entre autres avec Jim Henson, créateur du Muppet Show. Un beau jour, sa belle-mère, la peintre Paula Rego, lui a demandé de lui faire un Pinocchio, dans le cadre d’une série de dessins qu’elle faisait en vue d’une exposition. À peu près à la même époque, Ron Mueck a fait une sculpture, couchée, de taille réduite, de son père décédé, au titre approprié « Dead Dad ». Charles Saatchi, de la galerie du même nom, voit ces deux ouvrages et est tellement impressionné qu’il les expose. C’est le début de la carrière artistique de Ron Mueck.

taiseux
C’était en 1998. Depuis, Mueck travaille assidûment à une oeuvre qui reste pourtant petite : 48 pièces jusqu’à ce jour. Ce n’est pas étonnant quand on voit comment il travaille. Chaque détail importe. Chaque poil, chaque cheveu est implanté un à un – un travail de moine, accompli par une petite équipe dont Charlie Clarke est un peu le pivot, homme à tout faire comme porte-parole ou représentant de l’artiste – qui, lui, est un taiseux et préfère rester à l’arrière-plan, ce qui ne l’empêche de suivre minutieusement toutes les étapes de fabrication de ses créations.
C’est la combinaison de réalisme extrême et de dimensions absurdes qui crée l’effet de surprise, pour ne pas dire d’aliénation, voire de répulsion. Ce poulet de taille humaine, cette mère toute petite, cette adolescente géante nous mettent mal à l’aise et nous fascinent en même temps. On perd pied.
Ici, emmitouflé dans ces couvertures, on attend de voir un bébé. Mais c’est un homme adulte que l’on découvre – bien que miniature et dans une position foetale.
Ron Mueck, Man in Blankets (2000). Coll. Voorlinden.


Cette barque a servi dans un film de James Bond… Mais le bonhomme frileux sur la banquette n’a rien d’un James Bond. Il a l’air inquiet, comme bien des personnages de Mueck.
Ron Mueck, Man in a Boat, 2002.Coll. privée.

Cette pauvre femme s’écroule presque sous son faisceau de branches. Sa nudité la rend encore plus vulnérable. De plus, elle la place hors du temps, raison pour laquelle Ron Mueck – comme jadis Rodin – a fait le choix de montrer beaucoup de ses personnages nus.
Ron Mueck, Woman with Sticks, 2009. Coll. Fondation Cartier pour l’art contemporain. Photo JW


Depuis quelques années, Ron Mueck cherche moins le réalisme extrême. Prenez ces trois chiens noirs, géants, qui semblent nous couver d’un oeil menaçant. Ils n’ont pas de poils, ils sont lisses et tout noirs – mais ce qu’ils expriment par leur attitude n’a rien de rassurant.
En Garde, 2023 | The artist, courtesy of Thaddaeus Ropac. Photo JW.
Ces crânes, tous identiques, à quelques dents près, forment une sorte de paysage, minutieusement mis en scène par l’artiste. Chacun des crânes pèse 40 kilos. Créés pour le National Gallery of Victoria (Melbourne, Australie), et arrivés en Europe en 2023 pour une première exposition à la Fondation Cartier.
Il y a aussi un crâne immense, en fonte, qui pèse plus d’une tonne (placé à l’entrée du musée Voorlinden).
Ron Mueck, Mass, 2016-2017. Coll. National Gallery of Victoria. Photo JW


Cette femme « Au lit » (ici avec la directrice du musée, Suzanne Swarts) à l’air pensif, voire soucieux, étendue dans son lit, fait 7 mètres de long… Et pourtant, elle paraît tout à fait « humaine »…
Ron Mueck, In Bed, 2005. Coll. Fondation Cartier. Photo JW
Informations pratiques
Voorlinden, Buurtweg 90, 2244 AG Wassenaar. +31 (0)70 51 21 660 , info@voorlinden.nl
Ouvert tous les jours, 11 h – 17 h. Tickets: Adultes (18 ans et plus) : €22, Jeunes 13 – 18 ans : € 11,
Enfants jusqu’à 12 ans : gratuit. Pass ICOM : € 7,50. Le Museum Pass n’est pas valable. Réservation d’un créneau horaire obligatoire. Le musée est accessible par les transports en commun… à condition d’être bon marcheur ; il y a bien 20 minutes de marche depuis l’arrêt de bus (Wittenburgerweg, Wassenaar). Le dimanche matin : possibilité de visite en silence (réservation obligatoire).
Le restaurant est ouvert de 10h30 à 18 h.
Les jardins sont d’accès libre.
Plus d’images dans la section anglaise
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English summary
Ron Mueck’s lifelike sculptures
Last days of the show in Voorlinden

You can’t say they aren’t a trifle spooky, Ron Mueck’s sculptures. Look at this woman « In Bed » above. She looks worried, as if wondering what’s wrong with her ; apparently, she is unwell, and her bed looks like she’s been there for a while. She is frightfully « real » – yet this work of art is seven metres long!

And now, look at this « Woman with Shopping ». Her baby on her chest, she is carrying two heavy shopping bags. And she is so tired…
This sculpture, as lifelike as the one above, is much smaller, even smaller than a « normal » human would be.
Woman with Shopping, 2014, courtesy Thaddaeus Ropac.
dead dad
Ron Mueck’s artistic career is not an ordinary one. Born in 1958 in Melbourne in a German immigrant family, he moved with his parents to London as a young boy. Mueck starting his working life making puppets, like his parents did. He worked, in particular, with Jim Henson and his Muppets show, made also puppets for Jim Henson’s film Labyrinth, with Jennifer Connelly and David Bowie.
In 1997, Mueck made a smaller-than-life sculpture of his deceased father, appropriately called « Dead Dad ». In those same years, his mother-in-law, the artist Paula Rego, asked him to create a Pinocchio for her, for a series of drawings she was making for the Hayward Gallery. Charles Saatchi saw both these sculptures and put them on show in his gallery. « Dead Dad » in particular caused a sensation. Mueck’s artistic career was born.
Working very meticulously and very slowly, Ron Mueck created only 48 art works so far. Quite a few of them were bought by private (American) collectors. But fortunately, his work has been shown all over the world. Museum Voorlinden has 15 sculptures of Mueck on show, which is a record. You still have a few days to see them.
Practical information
Voorlinden, Buurtweg 90, 2244 AG Wassenaar. +31 (0)70 51 21 660 , info@voorlinden.nl
Open every day, 11 am – 5 pm. Tickets: Adults (18 years and over) : €22; 13 – 18 years : € 11 ; Children up to 12 years: free. ICOM Pass : € 7,50. The Museum Pass is not accepted. Reservation of a time slot is compulsory. On Sunday mornings the museum offers the possibility of visits in silence (reservation necessary).
The museum is accessible by public transport… if you are a good walker ; it takes some 20 minutes from the bus stop (Wittenburgerweg, Wassenaar) to the museum.
The restaurant is open from 10.30 am to 6 pm.
Access to the gardens is free.
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