Le monde pétrifié de Lee Ufan

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Photo Jacqueline Wesselius

Évidemment, ce sera mieux par un jour de soleil. Mais même avec un ciel de plomb, quand la brise fait frissonner l’eau du réservoir, ou que la pluie rebondit sur la glace qui multiplie les gouttes, la « sculpture », ou plutôt l’oeuvre d’art, prend vie. Et rapproche le spectateur des autres oeuvres d’Ufan, qui peuvent – à premiere vue – paraître moins accessibles. Mais qui ne demandent qu’à être spprivoisées.

Photo Jacqueline Wesselius

C’est que l’oeuvre de Lee Ufan (né en 1936) est très « intellectuelle », « pensée », « construite ». Froide, pourrait-on dire. Ce Coréen qui, à vingt ans, s’est établi au Japon (encore que ces dernières années, il travaille aussi beaucoup en France, et parfois à New York), appartient à cette génération d’artistes qui voulaient en quelque sorte « recommencer à zéro » après la seconde guerre mondiale. En Europe, ils se sont regroupés effectivement sous l’enseigne du mouvement « Zéro », aussi appelé « Arte Povera », selon les pays. Leur « cousins » s’appelaient art conceptuel, Land Art, Process Art, ainsi que d’autres courants artistiques où l’idée, le concept est primordial. Au Japon, ce courant » a été baptisé Mono-Ha ou « École des choses ». L’important, pour cette école-là, c’est de « séparer la tête et les mains ». C’est pour cela que les oeuvres de Lee Ufan peuvent difficilement s’appeler sculptures : il ne les a pas sculptées; il ne fabrique pas, il choisit, il combine, il juxtapose, de préférence un objet « naturel » (un rocher, ou un morceau de roche, sélectionné avec le plus grand soin) et un objet « industriel » : plaque d’acier ou de verre, tube métallique, miroir, tissu… Et c’est la combinaison des deux qui doit exprimer une idée, simple en apparence : celle de la relation entre ces deux objets, ces deux matériaux, justement, mais aussi leur relation à l’environnement. Et on voit la différence, quand on les voit dans des contextes différents – comme dans les collections des grands musées, du Benesse Art Site Naoshima au Japon, le MoMA et le Guggenheim Museum à New York, le Centre Georges Pompidou à Paris, la Tate Gallery à Londres et le musée Kröller-Müller aux Pays-Bas.  

Deux oeuvres de Lee Ufan dans le jardin du Rijksmuseum, côté façade principale. Photo Rijksmuseum/Albertine Dijkema

La plupart des oeuvres sont exposées dans le jardin (accès gratuit), mais deux se trouvent à l’intérieur, l’une dans l’entrée, appelée atrium (visible du passage extérieur en haut), l’autre dans une salle reconstituant un salon XVIIIe siècle qui était auparavant dans un des hôtels particuliers le long des canaux.

Interview par Judith Benhamou, qui réfère entre autres à l’oeuvre peinte de l’artiste. En efffet, il est aussi peintre, et également philosophe et poète.
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Practical information

The Stone World of Lee Ufan

Lee, born in Korea in 1936, moved to Japan as a young man, and stayed there, becoming a leading figure for the minimalist art movement – in Europe known as « Zero », or  » Arte povera », depending in which country you lived. This « Zero » movement, typical for that period after WW2, when artists wanted to start from scratch, can be seen as a « cousin » of conceptual art, minimal art, Land Art, and other forms of art that privilege the idea, the concept, above the actual « making » of things (like sculptures or paintings), above the « handicraft » as it were. In Japan, this movement was called « Mono-Ha », or « School of Things ». Essential, for Lee, is the combination of a natural object – a boulder, found in a natural setting, and very carefully selected – and an industrial product, like steel plate, glass, a mirror, or some fabric. Art is, in his words, « a bridge and a channel to find a connection with nature » (see the video below). In the early seventies, Lee came for the first time to Europe – where he discovered the European version of « his » Mono-Ha »-school – and he has been working in Europe ever since.

Lee’s work, here photographed in the gardens of the Rijksmuseum in Amsterdam, is or was to be seen in many countries, in many settings, more often than not in gardens, parks or other outdoor surroundings. Two very special places were the Park of the Versailles Palace (2014) and the beautiful Alyscamps in Arles, in the South of France, where Lee has a foundation, which can be visited. On the other side of the world, in Naoshima (Japan), a beautiful museum in stunning surroundings is dedicated to Lee Ufan’s work.

Lee Ufan. Photo: Rijksmuseum/Albertine Dijkema.
Isn’t it, in a way, a fond sight, these two rough boulders tenderly together?

Two of Lee’s works are inside the museum, one in the atrium, one in an 18th century room that once was part of a mansion along one of the old canals. They are also worth seeing.

While you’re inside, go and see also the « Asian Bronze » exhibition in what is called the « Philips Wing ». Of course, it is very different from Lee’s work (although there are the common Asian roots), but these bronzes create the same serene atmosphere as Lee’s stones. More on this later, in another article.
Image: Musical Rhythm, Thailand, 1949. Museum of Contemporary Art, Bangkok.

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