Artiste, humoriste, bourgeois

Wybrand Hendriks (1744-1831), peintre de son époque.

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Pieter Teylers (1702-1778), homme d’affaires de Haarlem, et enfant de son époque, fut aussi un grand collectionneur. Il collectionnait aussi bien des oeuvres d’art que ce qu’on appelait à l’époque les curiosités. Objets préhistoriques, mais aussi instruments scientifiques, car en véritable homme des Lumières, il se passionnait pour les progrès de la science. Wybrand Hendriks (1744-1831) en devriendra le premier directeur du musée fondée à partir de la collection de Teylers – mais il avait encore bien d’autres talents.

Ci-contre : Fête sur la Grand’Place de Haarlem. 1825.

Le musée Teylers, constitué en 1784, est ainsi le plus vieux musée des Pays-Bas (peut-être d’Europe). Encore aujourd’hui, il est situé dans le bâtiment attenant à la maison d’habitation de Teylers, selon les dernières volontés du collectionneur. Hendriks y restera 35 ans comme directeur. Il s’y installe avec sa femme Agathe, et s’occupe de tous les aspects de la gestion du musée. En particulier, il enrichit la collection de façon importante, achète ou fait acheter quantités de dessins, entre autres de Rembrandt, de Ruisdael, de Michelange, de Raphaël, et de Claude Lorrain. De ce dernier, il acquiert, au nom du musée, pas moins de 80 dessins.
Ci-contre : La salle ovale du musée Teylers. 1802-1820.

Mais ces activités ne l’empêchent pas d’être également un artiste accompli. Il a peint quelques paysages (notamment du temps où il vivait dans un petit village au milieu des landes de la Veluwe), quelques vues de sa ville, des pièces florales, mais ce qui frappe surtout le regard d’aujourd’hui, c’est la façon dont il peint ses contemporains – mieux, son cercle à lui, sa famille, ses amis, ses relations, le milieu dans lequel il vit. Et il le fait avec perspicacité et surtout avec humour. Il ne flatte pas ses modèles, loin de là. Les hommes ne sont pas forcément sur leur trente-et-un, il n’ont pas ce regard figé et solennel des portraits officiels. Non, ils ont un petit sourire en coin, il leur arrive d’être décoiffés, mal rasés, ou bien ils nous tournent carrément le dos, absorbés qu’ils sont par une conversation avec leurs proches.

Ci-contre: La cour intérieure de la maison de Teylers. Env. 1800-1820.

De leur côté, les femmes peintes par Hendriks n’ont pas toujours des poses très élégantes – en voilà une, au regard morne, qui se tient assise, genoux écartés comme un homme; en voilà une autre, debout, qui tend un biscuit à sa petite fille, tenant dans l’autre main la boîte métallique qui contenait ce petit gâteau. Ce sont des scènes de la vie de famille de tous les jours, pas des portraits officiels.
Et apparemment, les amis, les relations de Wybrand Hendriks ne lui en voulaient pas, au contraire, car ils continuaient à lui commander des portraits, ou en tout cas des tableaux les représentant.
Depuis, on a eu tendance à oublier un peu Wybrand Hendriks, comme d’une manière générale, on a eu tendance à négliger les artistes de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. On a eu tort.

Ci-contre : Portrait de Jacob Feitama et sa femme, Elisabeth de Haan. 1790.

Allez donc voir cette jolie petite exposition, et (re-)découvrez ce charmant petit musée, dans cet hôtel particulier au bord de la rivière Spaarne. En prime, c’est l’ancienne ville de Haarlem qu’on voit en entrant dans cette exposition, où l’on avance comme si on parcourait les rues et ruelles de cette capitale provinciale. Et ne manquez pas, à côté de la ‘grande’ exposition, le Cabinet des dessins (Prentenkabinet). À découvrir!

Ci-contre: Chat blanc. Env. 1790-1800.

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English summary

A Man With Many Talents

Wybrand Hendriks (1744 – 1831) was the first director of The Netherlands’ oldest museum (1784), perhaps even Europe’s oldest museum: the Teylers Museum, named after the man, Pieter Teylers, whose collection it was originally based on, as intented by Teylers in his will.

Shown here: Self-portrait of Wybrand Hendriks with his wife, Agatha Ketel. 1791-1802.

Wybrand Hendriks took good care of the museum (still located in the building next to Teylers’ house in Haarlem, on the banks of the river Spaarne). He bought numerous drawings, by famous artists ranging from Rembrandt to Michelangelo. But he had many more talents.

Shown here: A view of the exhibition room.

Hendriks also was a gifted and versatile artist in his own right. He painted landscapes, city views, flowers, animals… But it’s his portraits that particularly strike our present-day eye. Hendriks’ portraits are anything but solemn. On the contrary, they are alive, and almost kicking. Often there is a touch of humour in them. People are portrayed off-guard, in everyday circumstances. And that is what makes them fascinating.

Shown here: Portrait of Maria Kops, 1787.

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