Dernier jour ! BYBLOS, Le plus vieux port du monde


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Le dieu égyptien Bes, dont une statuette a été retrouvée à Byblos, icône de l'exposition au RMO.

Le dieu Bes est un « petit » dieu égyptien, un « dieu malin », un dieu farceur et facétieux qui porte bonheur. C’est un peu le fou du roi, sauf qu’il est là pour les gens ordinaires. Bes veille sur les femmes enceintes par exemple, pour que l’accouchement se passe bien. Comme quoi un « petit » dieu peut avoir un rôle primordial.

Ce n’est donc pas pour rien que ce « petit » dieu est devenu l’emblème d’une exposition sur Byblos, le plus vieux port du monde. En effet, c’est là que cette petite statuette a été retrouvée. Pas en Egypte. En cela, cette statuette (5,6 cm de hauteur!) est exceptionnelle : cette image de divinité égyptienne a dû être fabriquée sur place, non en Égypte. C’est dire – encore une fois – l’importance de ce petit dieu domestique. On le retrouve un peu partout autour de la méditerrané, en tout cas dans sa partie orientale. C’est dire aussi la force des liens entre l’Égypte et le Levant, plus particulièrement Byblos.

Petite digression. J’ai un faible pour le Liban. Ayant fait mes études entourée d’étudiants libanais (à l’époque, Paris, et en particulier le Quartier Latin, était une sorte de Beyrouth bis), j’avais déjà l’impression d’être familière avec ce pays, sans jamais y être allée. (Ci-contre: Vue sur la corniche de Beyrouth. Photo Jacqueline Wesselius.)

Depuis, j’ai fait deux voyages au Liban, avant les grandes catastrophes de ces dernières années, mais bien après la guerre civile. Et j’ai trouvé le pays aussi attachant que je pensais le trouver – malgré la circulation et la conduite à la libanaise… J’ai adoré Baalbeck (photo ci-contre) et la vallée de la Bekaa, tout comme la montagne, ou le Sud ou l’on se croit en terre biblique… (© Photo Jacqueline Wesselius)

Un seul regret, et il est de taille : je n’ai pas eu l’occasion de visiter Byblos. Mais… contrairement au proverbe, la montagne est venue jusqu’à Moïse… Plus précisément, Byblos est venu à Leyde. Au musée archéologique (Rijksmuseum van Oudheden, RMO) , une grande exposition (qui se termine : dépêchez-vous) en forme de promenade mène à travers l’ancienne ville de Byblos. C’est comme si vous y étiez…
(Ci-contre : Vue générale de l’exposition, Photo ©Arie de Leeuw.)

Et purquoi Byblos s’appelait-il ainsi ? C’étaient les Grecs qui lui avaient donné ce nom, parce que c’est depuis ce port que le papyrus égyptien était réexpédié vers la Grèce et ailleurs. Et ce terme de Byblos a fini par désigner non seulement le papier/papyrus, mais aussi les livres, voire LE livre, la Bible. (Ci-contre : la ville ancienne de Byblos, Photo ©Rami Yassine )

Et d’ailleurs, comment étaient-ils écrits, ces livres ? Pas avec la multitude de signes cunéïformes utilisés depuis plusieurs millénaires en Mésopotamie. Mais à l’aide d’un alphabet de 22 signes. Quelle révolution ! Et de plus, cet alphabet forme la base de notre alphabet actuel. Vous vous rendez compte ?

Ce n’est pourtant pas avec le papyrus que la prospérité a commencé pour Byblos. C’est le cèdre qui est à l’origine de tout. Ce cèdre majestueux, symbole du Liban, et qui jadis couvrait toute la montagne du pays… Hélas, à force de coupes claires et d’exportations, les forêts de cèdres ont disparu. Le cèdre, de nos jours, est protégé. Interdiction de l’abattre – sauf pour la foudre, qui a fait craquer l’arbre dont une tranche – énorme ! – est exposé à Leyde. (Photo ©Jacqueline Wesselius)

Qu’est-ce qui est le plus important dans cette exposition, pleine de statues et de statuettes, de peintures, de stèles mortuaires, de photos du site de Byblos tel qu’il est à present? Je pose la question à Tania Zaven, archéologue, directrice du site archéologique de Byblos, et commissaire de l’exposition. Ce n’est pas, dit-elle, un objet, c’est le Liban lui-même. C’est la résilience du peuple libanais. « Malgré les guerres, malgré les catastrophes, le Liban existe toujours. Et les sites archéologiques en sont sortis indemne. »

Rijksmuseum van Oudheden, RMO, Rapenburg, Leiden.
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English summary

Byblos, the oldest harbour in the world

Just a few words. Go ! Run ! It’s the last opportunity to go and see, in Western Europe, one of the greatest archeological marvels : Byblos. It’s the harbour where, at least from 3000 BC on, cedar wood went into all directions.

It was also from Byblos that paper (papyrus), then books, then THE Book (the Bible) went into all directions (hence the name of Byblos, given by the Greek). And – last but not least – that the modern scripture, the alphabet almost as we know it was spread around the Mediterranean. And Byblos was, let’s not forget it, the home port from where the Phoenicians conquered the world. (Photo opposite: The Obelisks Temple. Photo ©RMO}

So go, run, and take a walk in those old streets, among the temples, and in the cedar woods… And the meaning of this all? Resilience, as curator Tania Zaven, director of the archeological site of Byblos, has it. « The resilience of this ancient port, of this archeological site – and of Lebanon and the Lebanese people. They resisted all wars, all catastrophes. They still exist. »
(Photo ©Jacqueline Wesselius)

Rijksmuseum van Oudheden, RMO, Rapenburg, Leiden.

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