Voilà une petite école francophone en pleine anglophonie. L’Ecole Envolée, école primaire de Windsor (Ontario), à quelques kilomètres de Detroit, de l’autre côté de la frontière. Partout, les noms de lieux et de rues rappellent que cette région fut découverte – et nommée – jadis par des explorateurs français, Monsieur Cadillac en tête. Rue Ouellette, rue Goyeau, Pointe Pelée, Belle Isle – ce ne sont que quelques exemples.

Pourtant, rares sont à présent les francophones dans cette partie du Canada – dominée qu’elle est par l’industrie, la culture, l’economie du grand voisin américain. La petite école primaire L’Envolée (quel joli nom) est une exception – c’est un lieu multiculturel dans tous les sens du mot.

Mais cette école est pauvre et cela se voit. La cour – qui mérite à peine ce nom – est une masse de béton, sans abri, sans arbres, sans endroit pour jouer. C’est à cela qu’un groupe de parents – mené par une anglophone d’ascendance néerlandaise, Anneke Smit – veut remédier. Ils veulent offrir à leurs enfants le ‘cadeau de jouer’ – autrement dit, une aire de jeux, et un peu d’ombre (les étés sont chauds dans cette région). Et comme on est au Canada, on ne s’adresse pas aux autorités – qui s’en balancent – mais aux fondations et autres organisations charitables, qui pourraient contribuer à financer ce projet. Mais ce n’est pas aussi simple, car les candidats sont nombreux et les fonds limités.

Alors, les amis, parents et autres intéressés votent pour le projet qui leur paraît le plus intéressant. Et c’est parmi les projets qui ont obtenu le plus de votes que seront choisis les quelques gagnants. Le temps presse, il n’y plus que deux jours avant la cloture. Alors, pour améliorer cet îlot francophone au milieu de l’océan anglo-américain, les parents cherchent des soutiens un peu partout. Jusqu’en Europe, jusqu’en France…

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Et vous pensez que cela vaut la peine, vous pourrez toujours voter pour…