La beauté de Bach

Bach
Ce fut extraordinaire. Nous nous attendions à un concert sympathique, certes, mais pas exaltant. Après tout, Polo de Haas est un bon pianiste/claveciniste et peut-être même mondialement célèbre aux Pays-Bas, mais je ne pense pas qu’il appartienne au top du top, quoi. On avait pris un abonnement pour passer quelques bonnes soirées, voilà tout. Samedi dernier, étaient prévus au programme des Lieder de Mozart, et puis des pièces de Tchaïkovski et de Chopin.
Et puis – miracle ! Programme changé. Mozart oui, mais pour la suite… Polo de Haas avait réussi à mettre la main sur le manuscrit de Bach récemment retrouvé, il avait réuni autour de lui d’excellents musiciens spécialistes de musique ancienne (trois violons, un violoncelle), un soprano (Claron McFadden) qui, dès qu’elle chantait Bach, se surpassait. Ensemble, ils nous ont donné un superbe « Alles mit Gott und nichts ohn’ Ihn », en version intégrale, s’il vous plaît, les douze couplets, tout, pour la première fois depuis 1713… (Oui, je sais, l’air a déjà été exécuté une ou deux fois depuis sa redécouverte, mais pas en version intégrale.) C’était merveilleux, un cadeau auquel on ne s’attend pas.

Alors, nous sommes rentrées ravies, du Bach plein la tête. Pour me sentir ensuite toute coupable dès que j’ai mis la radio. Bali, encore pire que ce que l’on pensait quand j’étais sortie. Mais que faire ? Sans ce concert, j’aurais passé la soirée rivée au poste, furieuse, impuissante. Et cela n’aurait rien changé du tout.
La morale de cette histoire ? Il n’y en a pas. Si ce n’est que la beauté peut aider à supporter la laideur du monde, en quelque sorte.
Bach_polo_claron001

P.S. – Je me suis fait taper sur les doigts à propos de cette note: j’avais été trop dure pour Polo de Haas, sous prétexte qu’il n’est pas aussi médiatisé que certains autres musiciens. Non, je ne voulais pas du tout dénigrer son talent, au contraire, il l’a bien prouvé. Ce que je voulais dire, ce que le programma – Mozart, Tchaïkovski, Chopin – me plaisait, mais ne m’excitait pas autant que le « nouveau » Bach… Et que j’étais un peu étonnée que ce soit justement Polo de Haas qui ait réussi à décrocher cette première mondiale, étant donné qu’il y en a tant d’autres, plus célèbres, qui se sont précipités pour être les premiers (ou les seconds…) à enregistrer cette pièce. Mais apparemment, ces messieurs n’ont pas daigné l’exécuter en public, au cours d’un concert « tout simple » comme ce fut le cas – pour la plus grande joie des auditeurs!

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